John Felice Ceprano, le Sisyphe des temps modernes
15 octobre 2016
Il existe de ces arts de l’équilibre ne pouvant être que magique. Il peut être admiré sur les rives rocailleuses des rapides Remic, à Ottawa (Ontario). La rivière tourbillonne entre les sculptures de pierres différentes, forment portant un ensemble harmonieux. Ces œuvres sont créées à partir d’éléments de la nature et seule la force de la nature parvient à les détruire, ce qui amène l’artiste à recommencer son travail chaque année. Il s’appelle John Felicè Ceprano et c’est par pur hasard qu’il a découvert l’actuel emplacement des fameuses sculptures de pierres. Un passionné de vélo qui se promenait un jour sur la piste cyclable qui longe la rivière des Outaouais.
Il cherchait un endroit où se reposer. Il affirme qu’à l’époque ce n’était point les pierres de la rivière qui a tout d’abord attiré son attention. « C’est une beauté naturelle. Un espace ouvert. Et il y a le bruit apaisant des rapides », Ceprano raconte que lors d’une autre visite, le bas niveau de l’eau a révélé une abondance de pierres intéressantes représentant toutes sortes de formes géométriques. Intrigué, il s’est aventuré dans l’eau peu profonde. Il avait créé une sculpture en forme de barrage qui a redirigé l’eau vers un endroit sec du lit de la rivière. « Cette première construction était spontanée. Je n’avais aucune idée de ce que je faisais et quand j’ai fini d’aligner les pierres, j’ai regardé le résultat et je me suis dit que j’avais reproduit le profil de la ville. »
Cette première œuvre a fait germer en lui ce goût pour les sculptures de pierres en équilibre, une forme artistique qu’il pratique depuis.
Pour ce qui est du processus créatif, Ceprano dit qu’il ne planifie pas ses sculptures. Il attend que le niveau de l’eau baisse pour voir les pierres qu’il pourra utiliser. « Je m’y rends sans aucun plan. Je suis simplement mon intuition. Mais avec le temps, cela devient une chose à laquelle je peux m’identifier ». Que de temps passé depuis 1982 où il sculpté sa première pierre. Déjà 30 ans et il continue ses sculpture aujourd’hui encore.
« Ce sont plus que des sculptures. C’est un investissement dans la collectivité et la création d’un espace où les gens peuvent se rencontrer et voir comment je travaille. » L’artiste devenue très célèbre fait actuellement des démonstrations pour le grand public, des étudiants des universitaires et des groupes de campeurs. Selon lui, l’endroit où se trouvent les rapides Remic est coupé en deux, une partie étant dédiée à l’apprentissage public et l’autre, à ses créations
Ceprano confie qu’il a visité Ottawa en 1973 sans avoir de plans en tête et qu’il a fini par obtenir son baccalauréat de l’Université d’Ottawa. « C’est une ville spectaculaire. »
John Felicè Ceprano est aujourd’hui fondateur de l’organisme Ottawa Rock Art Inc. Un organisme sans but lucratif qui offre des ateliers sur place, présente des artistes de performance et accueille le Balanced Art World International (BAWI) à Ottawa. Un festival mondial de Sculptures en équilibre.
Si l’envie vous prend, comme nos universitaire tunisiens Sami Bibi et Rym Chatti qui sont allés admirer les sculptures de Ceprano sur place n’oubliez pas vos caméras ou appareil photos. Sami et Rym eux n’ont pas omis leur appareil et ont eu de la chance de rencontrer aussi l’artiste.
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